Cette semaine, le SNESE a été invité à intervenir sur le Plateau Fournisseur, chez EDF sur le site de SMARTSIDE à Saint Ouen, lieu où hebdomadairement, tous les acteurs de la politique industrielle EDF se réunissent.

Le Président Burnotte a pu, outre présenter le SNESE et ses activités, détailler la situation des sous-traitants qui travaillent pour EDF directement ou leurs intermédiaires de la filière nucléaire. Il a pu exprimer les difficultés d’approvisionnements et de fabrication de cartes électroniques qui doivent être disponibles durant des décennies, alors que la durée de vie des composants diminue chaque année, soit par évolution technologique, soit par décision économique ou stratégique des fournisseurs. Tous les enjeux liés aux difficultés actuelles, depuis le manque d’un composant engendrant un arrêt de tranche de centrale, jusqu’aux problématiques des stocks de cartes de maintenance, la traçabilité ou la testabilité des produits, … ont pu être évoqués très ouvertement devant une audience intéressée, de plus de 30 personnes de haut rang dans l’organigramme EDF. Nous attendons les actions concrètes qui découleront de cette entrevue.

 

Communication du SNESE :

L’ÉLECTRONIQUE, UN SECTEUR STRATÉGIQUE QUI MANQUE D’INVESTISSEURS

La crise du Covid a rappelé s’il en était besoin, que l’électronique était un secteur clé à plus d’un titre. Il n’y a plus aucun domaine où la performance du produit fini quel qu’il soit ne se retrouve intimement liée à des solutions électroniques. En particulier dans la recherche de baisse des consommations, d’alternatives plus durables, de décarbonation, les apports de systèmes électroniques en évolution constante sont devenus incontournables. Que l’on cite l’électromobilité, pour employer un mot à la mode, ou l’aéronautique, la défense, le médical ou la communication, l’électronique est partout et améliore directement la performance des produits. Il en est de même pour les objets du quotidien qui sont de plus en plus connectés et sobres en énergie.

Pourtant, les entreprises du secteur, à l’image des produits innovants qu’elles conçoivent et fabriquent dans des sites hautement performants, peinent à trouver des investisseurs ou des repreneurs français.

Cette situation est pour le moins irrationnelle, voire dangereuse pour l’ensemble de nos industries, car sans électronique, pas d’activité industrielle de pointe, sans parler de souveraineté ou d’indépendance économique.

Récemment encore, plusieurs entreprises ou groupements d’entreprises emblématiques du secteur sont passées sous pavillon étranger, malgré les alertes du SNESE, et les tentatives d’actions des services de l’Etat. Le cédant, souvent fondateur historique, explique fréquemment qu’en désespoir de cause, il n’avait pas d’autre choix.

Pourtant, la filière, (malgré les délocalisations massives des produits grand public), est en croissance continue depuis une bonne décennie. On constate toutefois une baisse de la demande depuis 1 an, liée à l’écoulement lent des surstocks produits en sortie de période Covid, agrémentée des circonstances géopolitiques récentes. Il semble que les financiers étrangers perçoivent mieux les opportunités d’investir dans ce domaine.

Trop d’industriels, considérant toujours l’électronique comme « commoditisée », malgré un impact fort dans la performance de leur produit, négligent les investissements (en matériel et surtout en compétences), et se retrouvent dépendant de tiers, alors même que c’est souvent grâce à l’électronique qu’ils peuvent prendre de l’avance sur leurs concurrents. Il n’y a qu’à regarder du côté de l’automobile, où Tesla s’est fait sa place en changeant de paradigme, en commençant par construire une plateforme électronique, autour de laquelle ont été posées une carrosserie, des sièges et 4 roues. On a même vu certains s’émouvoir d’une forte dépendance étrangère pendant la dure période Covid qui a généré des pénuries, mais ne rien changer dans leur stratégie d’aujourd’hui.

A l’heure où toutes les attentions se portent sur l’Intelligence Artificielle, il est nécessaire de rappeler que tout système informatique, logiciel, … ne peut exister sans électronique hardware.

Toutes les études convergent vers un doublement de la consommation de semiconducteurs dans les années qui viennent (source ACSIEL), il est donc indispensable de développer des investissements orientés sur tous les maillons de la chaîne de valeur, depuis la conception des composants, jusqu’à l’assemblage des produits finis.

En résumé, plus que jamais, il est primordial que les industriels utilisateurs de systèmes électroniques participent à l’écosystème en investissant dans nos activités de fabrication afin d’assurer la résilience de leurs propres activités.

C’est particulièrement vrai dans les secteurs maintenant revenus en forte croissance, comme l’aéronautique, où la quasi-totalité des systèmes sont confiés à de très petites entreprises, qui ont du mal à investir.

 

Eric Burnotte Directeur Général d’Alliansys et Président du SNESE

Nicolas Denis, Président du Conseil d’Administration et Directeur Général d’Asteelflash France, Vice-président du SNESE

Jean-François Maire, Délégué Général du SNESE

 

 

 

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